Le lac Champlain… en Nouvelle-France

Une partie de l'histoire américaine souvent oubliée.

Vous êtes sans doute surpris de voir les mots lac Champlain et Nouvelle-France dans la même phrase. Pourtant, le lac Champlain a effectivement fait partie de la Nouvelle-France pendant plus de 100 ans. Et ce week-end, nous sommes allés découvrir ce qui restait aujourd’hui de cette période historique. Et c’est logique. Les  » perdants  » sont souvent oubliés par l’histoire, et il est certain que la présence des Français dans cette région s’est terminée par une défaite des Français et la conclusion d’un chapitre de l’histoire de la Nouvelle-France en Amérique. En 1759, la Nouvelle France n’existe plus. La France a tourné la page.

Avec en 2009 le 400ème anniversaire du Lac Champlain et de sa découverte par Samuel de Champlain en 1609, il nous semblait que c’était un bon moment pour faire ce voyage dans le passé.

Notre périple nous a amené tout autour du lac Champlain au Vermont et dans l’état de New York et jusqu’à la rivière Richelieu au Québec.

L’histoire commence en fait à Isle La Motte, que l’on dit être le premier endroit ou Samuel de Champlain a débarqué en juillet 1609 lors de sa découverte du lac Champlain. Habituellement, il est écrit que cela a eu lieu au début du mois de juillet mais les experts pensent maintenant que ce serait plutôt à la fin du mois. (Fin juillet, il combattait les Iroquois dans la région de Ticonderoga). A l’île La Motte, vous pourrez admirer la statue de Champlain, et d’un des indiens qui l’accompagnait.

Vous y apprendrez aussi que cette île est en fait le lieu du premier établissement européen au Vermont (nous ne le savions pas!). Ce sont des français, bien sûr, qui se sont établis là, lorsque le capitaine Pierre La Motte et son régiment Carignan-Salières y construisirent le Fort St Anne en 1666. Cette installation n’allait cependant pas durer longtemps.

Aujourd’hui, il ne reste plus de traces de ce fort de bois, mais l’endroit est très agréable pour un pique-nique, avec ses pelouses, ses arbres et sa vue sur le lac, et c’est aussi un endroit rêvé pour un mariage à cause de son église extérieure mais protégée d’un auvent, (dite St-Anne’s Shrine)… tout un endroit!

Avec les années qui passent, les français se déplacent ensuite le long du lac et construisent plusieurs forts sur ses rives, afin de se protéger (et de protéger leurs activités de commerce de la fourrure à Montréal) tout d’abord des indiens et ensuite des Anglais qui sont au sud. La rivière Richelieu et le lac Champlain constituent une voie de communication essentielle, à une époque où les déplacements par voie terrestre restent très difficiles.

Les Français ont construit le premier de ces forts en 1733-1734 et l’ont appelé Fort Saint-Frédéric. À Crown Point, (dans l’état du New York, et accessible à partir du Vermont, par le pont qui traverse le lac Champlain), vous pouvez encore voir quelques pierres des fondations du premier fort de pierres construit par les français en 1734, et qu’ils avaient appelés Fort St Frédéric. Vous pouvez aussi admirer les ruines du fort britannique construit ultérieurement. Le drapeau britannique flotte encore haut dans le ciel au-dessus des ruines.

Encore là, un endroit agréable pour une promenade, avec ses étendues vertes et sa vue sur le lac un peu plus bas. Ensuite, en traversant le pont, vous arrivez à Chimney Point où vous pourrez apprendre qu’il y a eu là des familles françaises qui se sont installées au temps où le Fort St Frédéric les protégeait.

Quand vous continuez vers le sud, en longeant le lac du côté ouest (état de New York), vous arrivez à Fort Ticonderoga, fort de pierres imposant en forme d’étoile et riche d’histoire du temps de la guerre dite French and Indian War (guerre de 7 ans) du milieu des années 1700 et de la révolution américaine.

Construit par les français en 1755-1757, il s’appelait le Fort Carillon. Sa forme en étoile est très caractéristique de l’architecture militaire française de l’époque, dont vous avez peut-être vu d’autres exemples si vous avez visité La Citadelle (1820) à Québec, le Fort McHenry (1796-1803) à Baltimore ou encore le Fort Warren (1833) sur l’île George dans le port de Boston.

Ils ont tous été dessinés selon les principes architecturaux établis par Sébastien de Vauban, ingénieur militaire français du 17ème siècle.

Fort Ticonderoga a définitivement été témoin de nombreuses actions militaires, capturé successivement par les anglais, les américains (Ethan Allen et ses Green Mountain Boys) et de nouveau par les anglais.

Pour la visite, soyez sûrs d’allouer 2 ou 3 heures. Fort Ticonderoga possède notamment l’une des plus grandes collections de cornes à poudre gravées britanniques du pays.

Et prenez ensuite le court ferry pour aller admirer la vue du haut du Mount Independence, colline du Vermont qui domine le Fort Ticonderoga.

Après notre visite du Fort Ticonderoga, notre voyage était loin d’être terminé. Le lendemain nous attendait une autre découverte, celle du Fort Chambly dans la vallée de la rivière Richelieu, au Québec. Remarquablement rénové, le fort a aussi un superbe musée qui raconte l’histoire française de toute la région, de la ville de Québec jusqu’à Albany au sud de l’état de New York. Mais cette histoire-là est pour un prochain article.
Pour plus d’information :
– Le Fort Ticonderoga
– le site deCrown Point
– Le Fort Chambly

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